Mon jardin de vers

Je croyais que vieillir rendrait bien maussade
Craignant les saisons, les années et le tapage
Le vent et la pluie avec l'esprit qui se dégrade

Cheveux poivre et sel  avec des rides au visage.

Je m’aperçois que vieillir n'est pas dommage
Qu'il ne faut pas gémir, au contraire chanter
Et même à petits pas les jours auront l'avantage
D'être beaux et courts quand ils sont limités.

Je croyais que vieillir c'est un ciel de nuages
Un printemps sans fleurs, des lèvres sans sourire
Une fête sans chansons, un arbre sans feuillage
Un banal livre que personne ne voudrait lire.

Je m'aperçois que vieillir rend bien sage
Que je vis chaque instant sans penser à demain
Que je ne compte plus les années de mon âge
Peu importe le temps, le calame à la main.

Je croyais que vieillir transformerait mon âme
Que je ne saurais plus sentir l’amour et sa rage
Que mon cœur endurci n'aurait plus cette flamme
Qui réchauffe un corps alourdi de bagages.

Je m'aperçois que la plus belle des pages
Pourra s’écrire à l'automne et sous des yeux ravis
Pour respirer fort un parfum qu’une fleur dégage
En embaumant de bonheur l’automne de sa vie.

Sabri

Aimons à nous rompre le cœur
Laissons l’amour couler dans nos veines
Vibrons plus fort à cent à l'heure
A perdre le nord, à perdre haleine.

Aimons en chevauchant notre vie
Qu'importent les creux et les bosses
Allons droit, atteindre la joie infinie
Avant la froideur de la fosse.

Aimons à effleurer le ciel

Dans les volutes de nos fumées
Nous pourrons briser les chaînes
Dans la croyance de nos idées.

Eloignons-nous du monde immonde

Pour s'envoler toujours plus haut

Ignorons le chaos des bombes
Vers d'autres horizons plus beaux.

Et si nos âmes se consument dans l'amour 

Brulons nos vies dans sa passion 

Qu'elles s'évanouissent chaque jour

Faisons un pas de plus vers le ravissement .

Sabri 

Le rêve  et l’espoir ont le même dessein  

Celui d'imaginer de meilleurs lendemains
Si l'espoir fait vivre, le rêve fait aussi pareil
Il délivre des pensées de merveilles.

C’est l’envie d'avancer, de changer le présent
Le vœu d'améliorer ce qui ternit le temps
L'absence d'espoir de douces rêveries
Impose le silence et la triste mélancolie.

Quand la clarté du soleil n'éclaire plus le cœur
Et la lune est en sommeil, on meurt de l'intérieur
Si "L'espoir fait vivre" Son manque fait mourir
Et si le rêve rend ivre, son manque fait souffrir.

Le rêve et l’espoir ont la même émotion
Celle de se dessiner un futur de passion

Tout rêve, peut devenir une réalité à vivre

Faut juste avoir la volonté de le poursuivre.

Mon absence est due à la punérie des mots
Mon esprit souffrait de ne pas pouvoir les trouver
Je restais là devant mon ordi comme un marmot
L’inspiration était contre, elle me désapprouvait.

Pourtant dehors la nature est pleine de vie

Illuminant le monde de son air joyeux 

Toutes ses harmonies qui excitent les envies
Douces et sublimes ambitions des amoureux.

Les touches du clavier s’obstinaient
À bouder mes rêves d’évasions poétiques
C’est la révolte des rimes qui s’agglutinaient
Ne retrouvant pas les chemins alphabétiques.

Les fleurs du jardin se sont camouflées de l’hiver
Me privant ainsi de leurs troublantes couleurs
Essence de la création pour un trouvère
Qui se morfond, perdu dans des chimères.

Sabri